




Le sujet de la sédentarité
chez les jeunes filles
Une perte de repères
Au début de l’école primaire, filles et garçons interagissent encore beaucoup et avec bienveillance, notamment lors de jeux actifs (comme le jeu de chat). Ensuite les enfants commencent à basculer du côté des grands, principalement par imitation des codes et attitudes, avant qu'un rapport de séduction commence à s’installer entre filles et garçons.
L'adolescence et l'entrée au collège sont un double rite de passage qui éclate les repères, une période qui peut être violente pour beaucoup avec des changements à tous les niveaux (rythme des cours, des devoirs, la récréation avec les grands…). La puberté commence chez les filles et les changements corporels apportent leur lot de complexes et de gênes. Une vague d’abandon du sport est observée vers 11-12 ans en raison de tous les changements vécus au début du collège, notamment avec les devoirs et une gestion du temps plus difficile. Le phénomène de sédentarité se généralise, soutenu par l’importance croissante des écrans dans leurs quotidiens. Les jeunes de cette tranche d’âge passent en effet plus de 4h par jour devant un écran (TV, téléphone, console de jeu etc.), exposition qui peut conduire à des problèmes de santé physique et mentale, y compris sur le long terme.
C'est l'âge d’un rejet de l’autorité et d’une défiance vis-à-vis des règles a priori incompatibles avec la pratique d’un sport. L'intérêt pour des activités sédentaires est plus prononcé chez les moins sportives. Pour les jeunes filles qui n’ont pas construit leurs centres d’intérêt autour du sport, le temps calme organisé autour d’activités sédentaires est essentiel à leur équilibre. Pour certaines, ces activités souvent créatives sont tout simplement prioritaires sur le sport, qu’elles ne détestent pas pour autant. Dessiner, lire, peindre, chanter sont des loisirs particulièrement appréciés des jeunes filles inactives.

« À cet âge-là, ce ne sont pas les arguments rationnels de la santé publique qui fonctionnent - manger 5 fruits et légumes et bouger, etc. Ce qui va marcher, ce sont les autres qui ont essayé, été accueillis, sans moqueries et qui ont eu une expérience positive. » Dr Francine Morel,
pédiatre et pédopsychiatre

Des inégalités face au problème de la sédentarité
Les enfants et adolescentes issus de familles modestes ont des taux de non-pratique ou d'activité physique faible plus élevés encore. Les pratiques sportives et la culture de l’activité physique sont en partie héritées, ce qui accentue les inégalités sociales. Les personnes résidant dans des quartiers populaires ont une probabilité de pratiquer un sport inférieure de 5 points à celles habitant hors QPV, et la proportion de cadres ayant déclaré avoir pratiqué au moins une activité sportive au cours des 12 derniers mois est quasiment double de celle des ouvriers (64% vs 37%).
Dans les quartiers populaires, le coût est le premier frein à la pratique d’un sport en club ou association. Là où les familles sont souvent nombreuses et où la pratique sportive n’est pas prioritaire (par rapport à l’école), l’aspect financier constitue un véritable frein à l’inscription des enfants en club sportif.
La disponibilité des parents pose également les conditions d’une pratique sportive régulière, avec des contraintes d’emploi du temps des parents qui empêchent la pratique sportive de leurs filles : inscriptions, navettes…

« Les plus gros problèmes dans les quartiers sont culturels je pense. Si des parents n’ont pas eu l’habitude plus jeunes de faire du sport, il est difficile pour eux de transmettre ça à leurs enfants. »
Thouraya, maman
d’une participante
Les centres d’intérêts et inspirations des jeunes filles entrent clairement en jeu dans la démarche, d’autant que les filles ont une approche plus créative et libre du sport que les garçons, un biais qu’il est possible d’utiliser à leur avantage.
Team Go Girls s'adresse à toutes les filles âgées de 7 à 14 ans (inclus), qu’elles soient déjà membres d’une association, d’une école participante au programme, ou habitantes de la collectivité. Il cible particulièrement les jeunes issues de quartiers populaires ou ayant un accès limité aux infrastructures sportives. L'objectif est de créer un environnement inclusif et stimulant où chaque participante peut développer ses compétences, sa confiance en elle et son appétence pour le sport, indépendamment de son niveau initial ou de ses antécédents, sans à priori.
Le programme s'adresse également aux parents, éducateurs et communautés locales, les impliquant activement pour soutenir et encourager la participation des jeunes filles aux activités physiques et sportives.
S’assurer que le programme répond à vos enjeux
Personne ne connaît mieux le territoire que vous. Team Go Girls est un outil au service de vos politiques locales qui permet d’articuler vos offres sportives et votre tissu associatif pour engager les jeunes filles de façon naturelle et bienveillante.
3 choses à savoir
- Bien prendre en compte vos données socio-démographiques locales, notamment sur la problématique de l’accès au sport, est un prérequis essentiel. Quelles sont les habitudes des jeunes filles, leurs points de rencontre privilégiés (écoles, collèges, mais aussi espaces publics, maison de quartier, etc.), la part d’actives/inactives, les quartiers et zones prioritaires, etc.
- Faire appel à des experts et acteurs engagés localement est d’emblée très enrichissant pour dresser un premier panorama, comme des professeurs d’EPS, des pédiatres, des enseignants, des élus délégués aux sports, des parents…
- S’appuyer sur des études existantes.
La checklist TGG
- Comprendre les enjeux de la sédentarité chez les jeunes
- Comprendre les habitudes des jeunes filles âgées de 7 à 14 ans
- Avoir une vision collective et durable du projet
- Embarquer la collectivité (soutien du maire et/ou élus concernés)
- Présenter le projet à toutes les parties prenantes au même moment (sport, éducation, communication, associations, maisons de quartier, centre sociaux, parents, etc.)
- S’appuyer sur le terrain pour identifier les acteurs ressources, les besoins des futures participantes et les terrains